Tierlist des infrastructures spatiales
L’expression “Prendre la voiture” est tout aussi valide que celle de “Prendre la route” et veut dire à peu près la même chose. Tout le monde est au courant que le véhicule est au moins aussi important que l’infrastructure, même si on parle généralement moins de cette dernière, puisqu’elle est plus difficile à vendre.
En ce qui concerne l’espace, c’est un peu pareil. On aime beaucoup parler des fusées, beaucoup moins d’infrastructures spatiales. Pourtant, elles aussi ont besoin de routes, ou plus exactement de stations essences. Sans elles, on n’ira jamais très loin.
Les infrastructures spatiales sont la clé du futur interplanétaire et à ce niveau-là, nous en sommes a peu près au même point qu’en 1969. Déjà à l’époque, on était conscient de cette réalité et commençaient à être dessinés les rails du cosmos.
Dépôts orbitaux
Les voitures et les astronefs ne sont pas si différents. Sous sa forme la plus basique, la station de service de l’espace n’est guère plus qu’une armature en métal à laquelle sont scotchés des réservoirs d’essence.
Rien qu’avec ça, on divise la difficulté et la dangerosité des lancements par plusieurs facteurs. Les astronefs n’ayant plus besoin d’embarquer avec eux tout le carburant de la mission, ils sont donc beaucoup plus légers. Le lanceur - le gros pétard - n’a plus besoin d’être aussi massif.
Si on veut envoyer des humains dans l’espace, un réseau de dépôts orbitaux semble être la première étape qui augmente considérablement la sécurité et la fiabilité des missions. De plus, rien que le concept en lui-même a l’air d’encourager la coopération internationale.
Grâce aux dépôts orbitaux, on passe d’une réalité de “fusées” à une réalité “d’astronefs” ou de “vaisseaux”. En effet, si un appareil peut être ravitaillé, il ne devient plus instantanément inutile une fois sa mission terminée. L’économie de ressources est immense.
Imaginez un dépôt orbital entre la Terre et la Lune - au point L1 du système Terre-Lune pour être précis. Tout d’abord ravitaillé depuis la Terre, il permettrait à des navettes de relier l’orbite terrestre avec l’orbite lunaire et permettre la rotation régulière de matériel et de personnel.
Cela révolutionnerait complètement notre façon d’imaginer l’espace. On passe d’un paradigme monolithique à un paradigme modulaire. Au lieu de faire des immenses fusées qui doivent tout faire en plus du café, on peut concevoir des appareils spécialisés pour des missions précises : lanceurs surface-orbite, navettes interplanétaires, tankers, remorques, etc.
S tier - Absolument vital
Relais de masse
Au cours d’une mission, il y a des choses qu’on doit emmener qui ont du mal à supporter l’accélération. Principalement l’électronique et les gens. Mais pour tout le reste, on peut envisager d’utiliser un relais de masse.
C’est un nom un petit peu prétentieux pour quelque chose d’assez basique. Dans le concept, une catapulte est un “relais de masse”. Quand on en parle dans le contexte de l’espace, on parle d’une grosse catapulte magnétique, un long tuyau avec une cargaison montée sur un rail, capable de projeter extrêmement rapidement une quantité conséquente de matière en utilisant que de l’électricité.
Dans le cadre de la conquête spatiale, l’intérêt est immense. Cela permet de transmettre facilement des matières premières entre avant-postes et station spatiales. Dans les faits, il y a deux gros problèmes.
D’une part, tout comme la catapulte, un relais de masse est une arme. Plus il est efficace et plus son potentiel de destruction est élevé. D’autre part, et par corollaire, il est assez difficile d’arrêter quelque chose qu’on a projeté à très haute vitesse.
Difficile, mais pas impossible. On peut imaginer des filets gigantesques accrochés à des astéroïdes ou à des structures artificielles massives qui servent de contrepoids. Encore faut-il bien viser.
C tier - Dangereux, pas beaucoup plus pratiques que les alternatives, mais très économe en ressources.
Cette tierlist ne fait que commencer et sera mise à jour avec d’autres exemples d’infrastructures spatiales. Revenez de temps en temps.
Dernière modification le 02/05/2023